4 mars 2007
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16:23
J'ai vu cette adaptation récemment, je l'attendais avec impatience, et mon sentiment général est plutôt bon !
La réalisatrice Susanna White et toute son équipe ont réussi le pari de rester très respectueux du roman tout en lui insufflant le souffle de modernisme et de nouveauté nécessaire pour passionner au XXIème siècle.
Cette version innove car c'est la première que je vois où un phénomène de flash backs nous emmène aux Antilles. L'atmosphère des îles et le piège qui se referme sur le jeune Rochester y sont très bien rendus.
Ah ! Par où commencer...? Peut-être justement par l'enfance de Jane, très rapide (15 minutes montre en main sur les 4 heures). Ca ne m'a pas dérangée car ça n'a jamais été ma partie préférée, j'ai toujours eu hâte qu'on rencontre Mr Rochester, mais je comprends que les fans d'Helen Burns soient déçus! La pauvre meurt très vite, développer un peu l'amitié des deux fillettes aurait pu être agréable. Miss Temple a aussi complètement disparu... normal en 15 minutes... Par contre j'ai noté des plans en plongée et contre plongée originaux, qui nous font bien sentir qu'une orpheline n'est rien face à la rigidité du monde et de la religion de cette époque.
Le point fort de cette version c'est l'accent qui est mis sur le caractère fougueux, sensuel de Jane. Toutes les études du livre mettent ce point en valeur, et pourtant nombre d'adaptations se bornent à l'amour froid, les conventions du XIXème ! Oui peut-être que ça choque les puristes, et oui,surement Jane Eyre n'aurait pas pu être allongée sur son lit à discuter avec Mr Rochester, mais ce passage fait passer l'émotion vibrante, le désir qu'ils éprouvent. Jane et Rochester sont des êtres tactiles, sensuels. Tout ce passage après la découverte du secret est magnifique, c'est la nuit de noces qu'ils auraient dû avoir, et c'est ce qui rend le désespoir de Jane si cruel. D'ailleurs bonne idée, super bonne idée que de nous ouvrir l'épisode 4 dans la lande, sans qu'on sache comment ils se sont séparés! Les flash backs explicatifs qui suivent nous déchirent le coeur et ce sont une bonne manière de rappeler que dans le roman Jane a son Edward sans arrêt en tête. Dans une adaptation visuelle, sans voix off, c'est le moyen de ne pas l'oublier, quand certaines autres versions nous montrent le passage chez les Rivers sans aucune mention de Mr Rochester!
Cette version m'a permis de découvrir de nouveaux trésors dans Jane Eyre, alors que je pensais en avoir fait le tour après toutes ces années!! Le motif 3 soeurs/ 1 frère m'a soudain frappé. Les Brontë étaient trois soeurs, et le frère maudit Banwell. A l'ouverture du roman Jane complète le trio Eliza / Georgiana / Master John Reed, et cette fratrie fait elle-même écho aux Rivers : Diana, Mary et leur frère St John (l'exact opposé de Branwell). Il manquait Jane pour compléter le groupe 3 soeurs / 1 frère si cher à l'enfance des Brontë.
Deuxième découverte : à la première rencontre de Jane avec Mr Rochester, il ne lui révèle pas son identité. Lorsqu'elle revient à la fin de l'histoire, elle ne lui dit pas qui elle est de prime abord. C'est son tour, le cycle est bouclé...
C'est aussi la première adaptation que je vois où la période d'avant mariage où Jane a décidé d'être soumise mais taquine, distante mais plus proche que jamais, est réussie. Dans les autres, c'est zappé, ou alors on a du mal à comprendre ce qu'elle fait. Ici, c'est magnifique, la complicité transpire de partout, c'est beau! Et quand Rochester dit "Jane.. she doesn't know us" c'est aaahhhh... c'est tout à fait juste, tout à fait comme dans le livre. Et la timidité de Rochester quand il tâte le terrain pour voir si sa Jane va lui rester... adorable
Pourtant, il faut quand même que je dise que mon avis était assez mitigé, au début, ça partait mal (mais que fait ma Jane Eyre dans le désert ?? pourquoi Adèle est-elle si niaise ? Et qu'est-ce que c'est que cette parodie d'accent français ridicule!? ). Mais le rythme ne tarde pas à être trouvé, et au final on obtient une très belle adapation, que je place à égalité avec celle de 1983 pour la fidélité au roman, et qui la surpasse pour la modernité des sentiments... J'ai regretté des petites choses : Rochester commence à appeler Jane par son prénom trop tôt, il manque le moment où il lui dit presque "bonne nuit ma..." en bas de l'escalier... Enfin il y est, mais sans ces mots. Oui il m'a manqué aussi le "Jane's love would have been my best reward".
Pour ce qui est du DVD, pas de sous titres en français, seulement anglais pour les malentendants. En bonus, des scènes supplémentaires, des interviews, et les commentaires des premier et dernier épisodes.
La réalisatrice Susanna White et toute son équipe ont réussi le pari de rester très respectueux du roman tout en lui insufflant le souffle de modernisme et de nouveauté nécessaire pour passionner au XXIème siècle.
Cette version innove car c'est la première que je vois où un phénomène de flash backs nous emmène aux Antilles. L'atmosphère des îles et le piège qui se referme sur le jeune Rochester y sont très bien rendus.
Ah ! Par où commencer...? Peut-être justement par l'enfance de Jane, très rapide (15 minutes montre en main sur les 4 heures). Ca ne m'a pas dérangée car ça n'a jamais été ma partie préférée, j'ai toujours eu hâte qu'on rencontre Mr Rochester, mais je comprends que les fans d'Helen Burns soient déçus! La pauvre meurt très vite, développer un peu l'amitié des deux fillettes aurait pu être agréable. Miss Temple a aussi complètement disparu... normal en 15 minutes... Par contre j'ai noté des plans en plongée et contre plongée originaux, qui nous font bien sentir qu'une orpheline n'est rien face à la rigidité du monde et de la religion de cette époque.
Le point fort de cette version c'est l'accent qui est mis sur le caractère fougueux, sensuel de Jane. Toutes les études du livre mettent ce point en valeur, et pourtant nombre d'adaptations se bornent à l'amour froid, les conventions du XIXème ! Oui peut-être que ça choque les puristes, et oui,surement Jane Eyre n'aurait pas pu être allongée sur son lit à discuter avec Mr Rochester, mais ce passage fait passer l'émotion vibrante, le désir qu'ils éprouvent. Jane et Rochester sont des êtres tactiles, sensuels. Tout ce passage après la découverte du secret est magnifique, c'est la nuit de noces qu'ils auraient dû avoir, et c'est ce qui rend le désespoir de Jane si cruel. D'ailleurs bonne idée, super bonne idée que de nous ouvrir l'épisode 4 dans la lande, sans qu'on sache comment ils se sont séparés! Les flash backs explicatifs qui suivent nous déchirent le coeur et ce sont une bonne manière de rappeler que dans le roman Jane a son Edward sans arrêt en tête. Dans une adaptation visuelle, sans voix off, c'est le moyen de ne pas l'oublier, quand certaines autres versions nous montrent le passage chez les Rivers sans aucune mention de Mr Rochester!
Cette version m'a permis de découvrir de nouveaux trésors dans Jane Eyre, alors que je pensais en avoir fait le tour après toutes ces années!! Le motif 3 soeurs/ 1 frère m'a soudain frappé. Les Brontë étaient trois soeurs, et le frère maudit Banwell. A l'ouverture du roman Jane complète le trio Eliza / Georgiana / Master John Reed, et cette fratrie fait elle-même écho aux Rivers : Diana, Mary et leur frère St John (l'exact opposé de Branwell). Il manquait Jane pour compléter le groupe 3 soeurs / 1 frère si cher à l'enfance des Brontë.
Deuxième découverte : à la première rencontre de Jane avec Mr Rochester, il ne lui révèle pas son identité. Lorsqu'elle revient à la fin de l'histoire, elle ne lui dit pas qui elle est de prime abord. C'est son tour, le cycle est bouclé...
C'est aussi la première adaptation que je vois où la période d'avant mariage où Jane a décidé d'être soumise mais taquine, distante mais plus proche que jamais, est réussie. Dans les autres, c'est zappé, ou alors on a du mal à comprendre ce qu'elle fait. Ici, c'est magnifique, la complicité transpire de partout, c'est beau! Et quand Rochester dit "Jane.. she doesn't know us" c'est aaahhhh... c'est tout à fait juste, tout à fait comme dans le livre. Et la timidité de Rochester quand il tâte le terrain pour voir si sa Jane va lui rester... adorable
Pourtant, il faut quand même que je dise que mon avis était assez mitigé, au début, ça partait mal (mais que fait ma Jane Eyre dans le désert ?? pourquoi Adèle est-elle si niaise ? Et qu'est-ce que c'est que cette parodie d'accent français ridicule!? ). Mais le rythme ne tarde pas à être trouvé, et au final on obtient une très belle adapation, que je place à égalité avec celle de 1983 pour la fidélité au roman, et qui la surpasse pour la modernité des sentiments... J'ai regretté des petites choses : Rochester commence à appeler Jane par son prénom trop tôt, il manque le moment où il lui dit presque "bonne nuit ma..." en bas de l'escalier... Enfin il y est, mais sans ces mots. Oui il m'a manqué aussi le "Jane's love would have been my best reward".
Pour ce qui est du DVD, pas de sous titres en français, seulement anglais pour les malentendants. En bonus, des scènes supplémentaires, des interviews, et les commentaires des premier et dernier épisodes.